Diplômé de chimie, il connaît la structure de la matière et les longueurs d’ondes, d’où son nom d’artiste, Photospectral. Pour Florian Gallène, Marseille est un véritable studio photo à ciel ouvert, offrant des opportunités infinies pour créer des images modernes et captivantes. Il l’avoue, il est d’ailleurs souvent dépassé par la beauté des gens et des situations qu’il photographie. « Cette ville est tellement incroyable que je n’ai pas besoin d’aller chercher l’inspiration ailleurs. » Il en explore les dualités et les paradoxes sous différentes formes. « Ici, on se nourrit tellement des clichés qu’on en oublie notre identité. À travers mes photos, j’essaie de montrer Marseille tel que je le vois. Cette ville est un peu comme un enfant turbulent, parfois il nous saoule mais il nous donne beaucoup d’amour. »
Adepte des fêtes underground avant-gardistes et colorées comme les soirées »Tue l’amour » qui se tiennent sur des friches ou des camps abandonnés, Florian recherche avant tout la folie visuelle et esthétique. Sa rencontre avec les South Winners, un groupe de supporters de l’OM, a été un moment clé dans son parcours d’artiste. Pendant dix ans, il a suivi ce club installé dans le quartier de la Belle de Mai. « Ils mettaient le bombers à l’envers pour ne pas qu’on les prenne pour des skinheads. Tous avec leurs bombers orange, ils détonnaient ! » Mais Florian ne se limite pas à un seul style de photographie. Il réalise des shootings professionnels, des press books, des reportages, des pochettes d’album et des macrophotographies. Passionné de musique, il a travaillé pour le rappeur SCH et pour le festival Marsatac pendant une dizaine d’années, capturant des moments de scène. La marque Levi’s a également fait appel à lui.
Parallèlement à son travail photographique professionnel, Florian développe de nombreux projets personnels en numérique ou argentique. À travers une série de shootings créatifs, il explore par le monde aquatique en lien avec les divinités gréco-romaines, explorant la bête intérieure qui réside en chacun de nous. Ses photos sous l’eau au rendu fantasmagorique nous rappellent que les apparences sont changeantes.
Dans un autre projet intitulé Olympe, il met en scène des femmes arborant fièrement des maillots vintage de l’Olympique de Marseille. Les prises de vue, clins d’œil aux trente ans de la Coupe d’Europe, sont faites sur le célèbre site de Notre-Dame-de-la-Garde. « Le maillot de l’OM, c’est une des bases de l’esthétisme marseillais, c’est notre street culture à nous. Aujourd’hui je remarque que de nombreuses filles portent le maillot, L’OM est ici comme une divinité, elle a une partie féminine et Notre-Dame de la Garde est le mont Olympe. » Quel que soit son projet, le photographe s’applique à rechercher l’authenticité et à capturer la spontanéité dans cette ville qui constitue pour lui une source d’inspiration inépuisable.
Pour poursuivre nos aventures, Florian Gallène nous a conseillé d’aller voir l’artiste Mr Plant.